mardi 6 mai 2008

Kokonoe beya 九重部屋 et Tomozuna beya 友綱部屋

Hier 5 mai, je souhaitais aller voir l'Azumazeki-beya 東関部屋 mais comme tout était noir et que de-ci, de-là des lutteurs partaient pour ailleurs, j'ai changé mes plans. Qui a dit le terrain commande ? :p J'ai alors mis le cap sur le Kokonoe-beya 九重部屋, en cherchant juste à l'aide du petit bouquin que j'ai acheté il y a quelques jours. J'ai un peu galéré, me mélangeant les pinceaux dans les numéros de quartier, mais j'ai fini par y arriver, à 7h30. J'ai sonné, comme me l'avait dit Bastien, et j'ai attendu qu'on m'ouvre. J'ai pu entrer, il y avait une famille qui assistait aussi à l'entraînement. A l'entrée, il y a un buste de Kokonoe oyakata 九重親方 (ancien Chiyonofuji yokozuna 千代の富士横綱), dans le hall d'entrée où on se déchausse, les répliques en miniatures des coupes de l'Empereur qu'il a remportée (y'en a 31, une de moins qu'un autre yokozuna : Taihô 大鵬). Sur le dai, l'endroit surélevé, il y avait une table en bois. Déco plutôt "luxueuse". Il y avait même une tsuna 綱 (corde d'apparat portée par les yokozuna) dans une vitrine derrière moi. Les deux sekitori 関取 (lutteurs titulaires, professionels), Chiyotaikai ôzeki 千代大海大関 et Chiyohakuhô 千代白鵬 (en jûryô 十両, la seconde division professionnelle)
se sont fait envoyer sur les roses par leur maître, le premier parce qu'il avait prévu un entraînement "light", le second parce qu'il a dû quitter tôt (au bout d'une petite heure...). Ca n'a pas été du goût de Kokonoe. Résultat, c'est Chiyonohana 千代の花 qui a pris en charge les plus jeunes. Pour le moment, dans ce que j'observe, je constate que la hiérarchie a un rôle très important, sorte de clé de voûte au bon fonctionnement du heya. Le ou les oyakata conseillent toujours les lutteurs, et au sein des lutteurs même, l'ancienneté joue un rôle primordial dans la distribution de conseils. J'avais déjà noté ça la veille, au Hakkaku-beya et ça s'est confirmé aujourd'hui (6 mai) au Tomozuna-beya.


Le buste de Kokonoe oyakata à la porte d'entrée. Ca pose l'ambiance de suite.


Chiyotaikai ôzeki travaillant la résistance de son coude, encore convalescent dirait-on.


L'entraînement est physique, il n'y a qu'à voir les traits tirés des lutteurs.


Rachimi 埒見, l'ancien, reste dans un coin et conseilla les jeunes pendant tout l'entraînement.


Chiyonohana (au centre), qui s'est occupé avec sérieux des jeunes pousses du heya.

L'après-midi, je suis allé me promener dans le quartier Ryôgoku, à côté du Kokugikan, dans l'espoir de croiser des lutteurs et, au pire, de prendre en photo les devantures des heya. J'ai eu de la chance, j'ai croisé un sekitori : Kasuganishiki 春日錦. Pour le coup, j'ai vaincu ma timidité et j'ai osé lui demander une photo, qu'il a acceptée avec sourire (alors que si ça se trouve, je le retardais dans son déplacement...). Sinon, j'ai pu croiser 2 Japonais qui faisaient plus ou moins la même chose que moi, on a échangé quelques mots et un d'eux m'a pris en photo devant le Dewanoumi beya 出羽の海部屋. C'est vraiment le pied ça.


Kasuganishiki 春日錦, du Kasugano beya 春日野部屋.

Aujourd'hui, 6 mai donc, je suis allé une nouvelle fois tenter ma chance à la cellule d'entraînement Azumazeki. Même chose que la veille sauf que, cette fois-ci, j'ai suivi les lutteurs ! Et je me suis retrouvé au Tomozuna-beya. Pendant 4 heures (dure, la position en tailleur, pendant tout ce temps, aïe mes articulations), j'ai vu les 25 lutteurs non-titulaires des deux heya s'entraîner durement. Mêmes exercices que ceux vus les jours précédents, il n'y a que l'intensité qui vrie, en fonction des directives des aînés ou des oyakata. L'emploi du temps est coupé en plages horaires qui correspondent à tel ou tel exercice. De même, les plages horaires correspondent aux différent stades de gestion : au début, ce sont les aînés parmi les lutteurs qui gèrent, conseillent, réprimandent, etc. ; puis, généralement au bout d'une heure, l'oyakata en chef arrive et prend le relais. Là, il y a avait pas moins de 5 oyakata !! Tomozuna oyakata 友綱親方, Azumazeki oyakata 東関親方, Takekuma oyakata 武隈親方, Tamagaki oyakata 玉垣親方 et un cinquième qui, je crois, était Ôko oyakata王湖親方. Les conseils ont plu en abondance. Ôko oyakata (si c'est bien lui) a utilisé une petite canne en bambou pour guider un lutteur qui était à sa proximité quand ce dernier réalisait des shiko (genre pour indiquer jusqu'à quelle hauteur lever la jambe ou jusqu'à quelle niveau s'accroupir). Séance très impressionnante, surtout quand Kaiô ôzeki s'est mis à faire travailler les autres lutteurs. 30 minutes qui m'ont permis de voir la différence existant entre le très haut niveau et les autres. 4 heures comme ça pour ces lutteurs, respect.


Takekuma oyakata 武隈親方 au premier plan, et au fond, en partie caché, Tamagaki oyakata 玉垣親方 (du Tomozuna beya).


Lors des combats, les autres lutteurs se précipitent sur le vainqueur pour avoir l'honneur de l'affronter. Ici, au centre : Taikomaru 太閤丸 de l'Azumazeki-beya.


Tomozuna oyakata conseille un jeune deshi.


Kaiô ôzeki 魁皇大関 du Tomozuna-beya.


Exercice de butsugari-keiko, réalisé ici par le Brésilien Kaisei 魁聖 du Tomozuna-beya.


Azumazeki oyakata 東関親方, ancien Takamiyama sekiwake 高見山関脇, premier étranger (Hawaïen) à avoir remporté la Coupe de l'Empereur, en juillet 1972 (Nagoya basho 名古屋場所).

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Que d'ozeki en une journée : Chiyotaikai et le seigneur Kaio ! Ca s'appelle déjà de gros souvenirs, je t'imagine dans 10 ans racontant cette journée... Sinon, arrives-tu à discuter un peu avec l'encadrement et les lutteurs, ou es-tu encore en phase de découverte, en retrait ?

A te lire, j'ai l'impression que tu oses plus facilement t'imposer parmi eux ?

As-tu vu les beya que tu souhaitais où t'en reste-t-il à aller voir ?

Profite bien

Anonyme a dit…

Au fait, super le pantacourt Azumazeki !!

Sakana a dit…

En deux journées, les ôzeki, hier et aujourd'hui. Je ne fais qu'un heya par jour. Ce qui est déjà beaucoup, fatigant pour les articulations et le cerveau car j'essaie d'observer le plus de choses possibles donc concentration au top. Mais bon, vu le plaisir que c'est, ça va je ne vais pas me plaindre. ^^
Pour le moment, je suis allé au moins une fois dans 2 des 3 heya cibles, mais c'est dur de pouvoir espérer leur parler, car pour le moment ils ne m'ont vu qu'une fois, et en plus, ce ne sera que sur la durée qu'ils se souviendront de moi. Donc, je pense retourner d'ici la fin de la semaine soit chez Kokonoe, soit chez Tomozuna si l'Azumazeki est en de-geiko. Et si possible pour le Tomozuna, j'espère y aller avec Fay, qui, elle, est connue, là-bas.

Anonyme a dit…

superbe série de photos et certaines sont vraiment bien prises...Bon courage pour la suite et croisons les doigts pour que Fay puisse "t'intrôniser" auprès des lutteurs. Continue à te faire plaisir..

Touane a dit…

Bon, toujours pas de Gwench en couche confort au milieu des siens, je m'impatiente !! ;)

Dis-moi, tous ces drôles de bons hommes, tu les reconnais au premier coup d'oeil ou tu as un trombinoscope en permanente à portée de main ?

Sakana a dit…

J'ai un trombinoscope, surtout pour les lutteurs qui ne sont pas professionnels et qui portent un mawashi noir/foncé. Les titulaires/professionnels ont un mawashi blanc. Ils appartiennent donc aux deux premières divisions (maku-no-uchi et jûryô). En général, j'arrive plus facilement à reconnaître ceux-là que les plus jeunes et/ou moins bien classés.