dimanche 11 mai 2008

Première journée - Shonichi 初日

Ca y est, j'en ai pris plein les mirettes pendant toute la journée. Et en grande partie grâce à John qui m'a montré les différentes ficelles du spectateur, qui m'a réglé mon appareil photo pour que je puisse zoomer un peu plus loin que prévu et, ainsi, avoir un peu plus de photos. Bref, John m'a parrainé pendant toute la journée, il m'était difficile de me rater. Il dit que le Kokugikan, c'est sa seconde maison... hé bien c'est vrai ! ^^
Alors, au programme : arrivée au Kokugikan tôt, vers 8h30, sous une pluie fine (on dirait la Normandie, la météo du moment... manquent que les vaches). Quelques combats de jonokuchi et de jonidan, pour prendre la température et observer rapidement comment se déroule la préparation, voir en quoi elle diffère de celle des sekitori. C'est simple : pas de chikara-kami 力紙 (littéralement "papier de force") ni de chikara-mizu 力水 ("eau de force"). Un salut, puis direct le combat. Ca ne traine pas, en deux minutes chrono, l'affaire est réglée. En jûryô et en maku-no-uchi, les deux divisions hébergeant les sekitori, la préparation (shikiri-naoshi 仕切り直し) peut aller jusqu'à 5 minutes (mais pas plus, coco, c'est la télé qui dirige).
Ensuite, avec John, il me montre l'endroit idéal où se placer, dans les couloirs du rez-de-chaussée, pour voir les lutteurs arriver et partir. Ainsi, j'ai vu arriver Kaisei et Kainowaka, que j'avais vus lors du keiko au Tomozuna-beya. Kaisei m'a reconnu et m'a salué. Moment de fierté (au moins ! ^^).
A l'heure du repas, je suis sorti prendre les sekitori qui arrivaient dehors et plus le temps passait, plus les spectateurs arrivaient pour faire de même. J'ai à peu près vu passer tout le monde (sauf ôzeki et yokozuna, eux on les dépose en voiture, à ce que m'a dit John). Certains lutteurs tracent leur route plus vite que la comète de Halley, d'autres prennent le temps de s'arrêter et de signer des autographes aux enfants. La différence de gabarit dans ces cas-là est affolante. ^^
Pour les dohyô-iri du jûryô et du makunouchi, John m'emmène pour le premier sur des places proches du dohyô où personne n'est (avoir les lutteurs de jûryô à 8 mètres, ça impressionne) puis pour le second, il y a un box pas utilisé (tant qu'il n'y a personne, vous pouvez vous asseoir mais dès que les spectateurs qui ont réservé arrivent, hop, il faut bouger ; c'est plutôt sain comme esprit et tout le monde suit les règles du jeu). J'ai pu filmer de trois quarts face les deux yokozuna dohyô-iri. Impressionnant comment le public rugit lors des shiko (quand les lutteurs frappent le sol du pied). Et je ne vous parle pas de ce que c'est lorsque le speaker annonce les lutteurs lors du dohyô-iri, ou mieux, quand le favori de la majorité du public l'emporte. Un dohyô-iri, c'est la présentation des lutteurs au public, un par un jusqu'au grade de ôzeki. Ensuite, ils se font face, frappent dans les mains, et soulèvent leurs ceintures d'apparat (keshô-mawashi 化粧回し) pour montrer qu'ils combattront sans armes. Seuls le jûryô et le makunouchi réalisent cette cérémonie.
Aujourd'hui, j'ai pu voir mes premiers zabuton 座布団 voler. Le yokozuna Asashôryû a été battu par le Japonais Kisenosato de fort belle manière : les coussins ont immédiatement volé !
Et la journée s'est terminée par la "danse de l'arc" (yumitori-shiki 弓取式). C'est un lutteur classé en makushita 幕下 (donc dans l'anti-chambre des sekitori) qui effectue ses mouvements avec un arc. C'est une tradition qui remonterait à l'âge féodal, à l'époque de Oda Nobunaga 織田信長 (~16e siècle). Un arc aurait été remis au vainqueur d'un tournoi, celui-ci aurait alors effectué une danse en remerciement, avec l'arc. Ensuite, la tradition a évolué, avec seulement le vainqueur du tournoi qui réalisait cette danse pour en arriver aujourd'hui à un lutteur non-sekitori qui l'effectue tous les jours.
En tout cas, pendant près de 9 heures, j'ai pu humer l'esprit qui anime une journée du tournoi, et ça le fait !


Tochinoshin 栃ノ心


Rohô 露鵬


Jûryô dohyô-iri 十両土俵入り


Le lancer de sel de Kitazakura.


Maku-no-uchi dohyô-iri 幕の内土俵入り


Yokozuna Hakuhô 横綱白鵬 réalisant le yokozuna dohyô-iri 横綱土俵入り


Mézigue avec le fameux Japonais qu'on voit à chaque tournoi agiter son éventail.


John avec ce même personnage haut en couleur (le chapeau est de couleur dorée).


Ces bannières annoncent des primes versées sur le combat par des sponsors (entreprises ou groupes de supporteurs je crois). Selon l'importance du combat, ça peut vite monter à 30 ou 40 enveloppes (généralement pour des combats avec des yokozuna).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La photo du lancer du sel est superbe....et celle avec ce personnage et son éventail bien sympathique....commentaire très riche...
Bonne deuxième journée...